Un sentier imprégné d’Histoire

UN SENTIER IMPREGNE D'HISTOIRE

Il fut édifié à partir du XIIème siècle (on cite Hugues de Rochefort à cette époque) et passa à l’Église de Lyon grâce à Renaud du Forez, archevêque de Lyon mort en 1226 .

De nombreux  changements de « locataires » sont à noter. Ceux qui ont le plus marqué Rochefort sont Gilet d’Albon et son neveu Renaud aux XIV et XVème siècle (dont on peut voir les armes en divers endroits du donjon) .

Ce château dont il ne reste aujourd’hui que 3 pans de murs et les traces d’une cheminée, faisait autrefois parti d’un village fortifié comportant une enceinte de 350m², un vingtain (« château abri »), une tour et un donjon.

Son apogée se situe autour des XIV et XVème siècle et le « mandement » de l’époque (écrit émis par l’évêque donnant les instructions religieuses) comprenait 4 clochers (Rochefort/ St-Martin-en-Haut/ Duerne/ Rontalon) + une partie de Thurins, Yseron et Aveize.

Au cours des siècles, le château subit les affres du temps et se dégrada de plus en plus de telle sorte qu’en 1774 seule la tour restait debout. Il fut acquis par Mrs Courbière, Roux et Joannon le 2 mars 1791 à la suite d’une vente aux enchères .

Après la Révolution, Rochefort devint une commune indépendante avec un 1er maire élu en 1790 puis fut rattaché à St-Martin-en-Haut en 1814 .

C’est aujourd’hui un site classé et protégé qui comprend une église (lieu de pèlerinage) et les ruines de l’ancienne forteresse servant à la défense du village . Le château fut acquis par la commune de St- Martin-en-Haut en 1985 .

En venant de Thurins on peut voir le clocher et la chapelle du XIIIème siècle bâtie sur un imposant rocher .

La tradition dit que la mule de St-Martin (évêque de Tours qui aurait parcouru le pays lyonnais à la fin du IV ème siècle) aurait laissé ses empreintes au lieu dit « Le Rocher de la force », à l’emplacement même où fut construite la chapelle romane de Rochefort. Il serait ensuite allé à Duerne où elle aurait également « frappé du pied » !

C’est au XVIème siècle que fut ajoutée une chapelle dédiée à St Joseph, alors que Rochefort perdit son rang de paroisse en 1807 et que celle ci fut abandonnée en 1823 .

En 1850 l’abbé Brunel  voulut y rétablir le culte car la dévotion des paroissiens pour Notre Dame de la Pitié n’avait jamais cessé, mais tout était à refaire, les murs, les voûtes, la toiture étaient dans un état de délabrement complet. On fit appel aux dons et à la main d’oeuvre gratuite et le 19 novembre 1850 le curé Brunel eu la satisfaction de bénir la chapelle  restaurée en présence de 12 prêtres de la région. Une rénovation plus récente a été entreprise en 1957 par le curé Cortès.

Autrefois le lieu était fréquenté par les pèlerins empruntant la route de St Jacques de Compostelle ; un vitrail du XVème siècle et une sculpture dans la pierre (piédroit ) évoquent ce passage alors qu’une piéta du XV/XVIème siècle (vierge tenant le christ sur ses genoux) est visible dans la 1ère chapelle .

Quant à la cloche toujours présente dans le clocher, elle est datée de 1615.

On peut également voir une croix du XVème siècle restaurée dernièrement, en bas du château et un amoncellement de pierres évoquant un site mégalithique religieux ancien à l’entrée du site.

Un menhir retrouvé récemment sur la route de St-André-la-Côte au lieu dit « Les Flaches » (lors de travaux de terrassement pour la construction d’une stabulation) est exposé au « parc de la liberté » en bas du village de St-Martin-enHaut . Quelques vestiges romains ont également été retrouvés sur la commune.

Et enfin, un « son et lumière » est régulièrement proposé au mois d’août généralement, sur le site de Rochefort (renseignements à l’office du tourisme de St-Martin-en -Haut) .

Vieux fief en Lyonnais, le château de la Bâtie trouve ses origines avant le XIIIème siècle et son histoire fut celle de toutes les seigneuries dites de « second rang » (à la différence des seigneuries appartenant à des seigneurs de la grande noblesse).

Les gentilshommes qui l’habitaient se bornaient à recevoir le revenu de leurs biens . La culture des champs suffisait à les faire vivre et ils savaient se faire aimer des agriculteurs du pays ; ils étaient de cette noblesse terrienne qui ne gaspillait pas son énergie en conflits inutiles.

Cette « maison forte » (ou maison fortifiée) est divisée en 2 corps de bâtiments (dont une du XIIème siècle avec un pigeonnier) et est entourée d’une soixantaine d’hectares de bois.

Au XIII ème siècle le château est occupé par Poncet de la Bâtie damoiseau, fils de Artaud de Rochefort. A cette époque, il était fréquent que les nobles changent facilement de nom en changeant de fief.

La Bâtie ne tarda pas à passer aux mains des De Chavannes, originaires du lieu De Chavannes à Bans près de Givors.

Au début du XIVème siècle on cite Hugues De Chavannes, Seigneur de la Bâtie. Cette famille se retire au XVème siècle et le château passe aux mains des Seigneurs de la Tour, puis aux Allamans.

En 1450, on trouve le noble Richard de la Feuillade, co-seigneur de la Bâtie avec Messire Pierre Jacquet.

En 1480, interviennent les frères Artaud et Louis de Bron qui acquirent des droits sur la Bâtie, en évinçant Richard de la Feuillade. Les de Bron restèrent propriétaires jusqu’en 1626.

(Les familles de la Feuillade et de Bron sont liées à l’histoire de Rontalon).

A cette date, les Camus, seigneurs de Riverie, ruinés par les guerres de religion qui avaient détruit leur château vinrent s’installer au château de la Bâtie. Ils vendirent aux de Bron la baronnie de Riverie ainsi que toutes leurs possessions sur l’Aubépin et Saint Martin en Haut. En échange les de Bron cédèrent la Bâtie aux Camus. Par acte passé en 1627 Claude de Bron s’engage à payer aux Camus la somme de 40500 livres et 100 pistoles d’Espagne et il lui cède le château de la Bâtie qui est à cette époque en  très mauvais état et qui nécessite de grosses réparations.

François Camus mourut peu après cette acquisition et par le jeu des descendances, son neveu Hugues Joseph de Valernod en hérita. Sa fille épousa Augustin de la Baume marquis de la RoquePluvinel et ils devinrent propriétaires du château en 1770 .

Puis suite à la période troublée de la révolution française, l’Assemblée Constituante décréta la suppression de la noblesse et du clergé.

Craignant pour leur sécurité les La Roque se réfugièrent à Lyon, rue de l’Arsenal. En 1793 leur maison fut incendiée et ils retrouvèrent leur château alors que les révolutionnaires avaient tenté  de le vendre aux enchères. On dit qu’à cette époque, les tours furent rasées afin que la toiture ne dépasse pas les autres murs du château . La révolution imposait que tout citoyen soit logé sans dominer les autres.

A cette époque, les archives de la Bâtie échappèrent à la fureur révolutionnaire. Elles furent cachées par le citoyen Chavassieu aubergiste, rue de la Bombarde, originaire de Saint Martin qui connaissait bien, le marquis de la Baume.

La famille La Baume de la Roque Pluvinel sera la dernière famille noble à occuper la Bâtie.

Au début de la deuxième guerre mondiale le docteur Alexis Carrel habita le château (fut-il locataire?).Ce fut un éminent biologiste et chirurgien qui sauva de nombreux soldats au cours de la guerre 14-18. Il décédera  en 1944. Une rue de Saint-Martin-en-Haut porte son nom. L’image du docteur Carrel est ternie par ses idées eugénistes et son rapprochement avec le Maréchal Pétain.

Pendant la guerre tous les bois furent coupés pour palier à la pénurie de combustible.

Après la guerre la Bâtie est acquise par la famille Hassler qui en est toujours propriétaire. Cette famille d’éleveurs caprins est bien connue pour ses cabrillons que l’on trouve sur tous les étals de la région.

On commença à projeter d’équiper les collines de l’Ouest Lyonnais de voies ferrées secondaires en 1887.

Quatre lignes furent envisagées dont celle qui nous concerne, la ligne Messimy/Saint- Symphorien sur Coise.

Un premier projet spectaculaire partait de Vaugneray pour atteindre Yzeron par une voie à crémaillère de plusieurs kilomètres. Cette voie non électrifiée nécessitait des investissements importants. Peut-être rationnelle par certains côtés elle représentait néanmoins des risques considérables sur le plan de son exploitation et du coup, le projet fut repoussé par les autorités cantonales de Saint Symphorien sur Coise.

Il faudra attendre 1906 pour qu’un projet de desserte de « l a montagne lyonnaise » soit adopté par la commission départementale Rhône et Loire, puis entériné par une loi d’utilité publique du 1er avril 1909 (ce syndicat d’étude préfigure la compagnie des chemins de fer du Rhône et Loire plus connue sous l’appellation CRL).

Toutes les voies secondaires seront des voies métriques (1 mètre de largeur) et à traction à vapeur. Les voies concernées furent les suivantes: Messimy/Saint Symphorien sur Coise (31,100kms), Mornant/Rive de Gier (31,100kms) L’Arbresle/Panissière (39kms) et Pontcharra/Sainte Foy l’Argentière (34,100kms).

Seule la première verra sa construction achevée en 1914. Les autres furent victimes du manque de ressources financières, du manque de main d’oeuvre et de personnel qualifié, de conflits juridiques et pour finir interrompues à la déclaration de guerre.

La construction de la ligne qui nous concerne débuta en 1909, elle sera techniquement convenable, même réussie pour un coût de 3 300000F de l’époque soit 4268572 euros.

Mise en service  le 6 avril 1914son exploitation sera désastreuse dès le départ.

La fréquentation par les usagers avait été surévaluée, il en est de même en ce qui concerne le fret, ce qui engendra des déficits importants.

Trois locomotives de type Pinguely, fabriquées à Lyon furent affectées à cette ligne. Pesant 21 tonnes, ces machines réputées assez robustes se révélèrent peu fiables sur une ligne au relief tourmenté, aux courbes fréquentes et très serrées; elles  manquaient de puissance. Il était fréquent que sur les 3 locomotives, 2 soient en panne au dépôt. Le personnel chargé de les conduire et de les entretenir était peu formé et souvent incompétent. Les horaires n’étaient jamais respectés et la ligne prévue pour être utilisée par les populations locales n’atteignit jamais la fréquentation espérée.

Après la guerre ce sont les touristes des week-end venant de Lyon qui seront les plus fidèles.

Ajoutons à cela deux autres erreurs qui pêcheront quant à la durée de l’utilisation de cette voie.

La gare terminus à Saint Symphorien sur Coise était très éloignée de la gare de départ en direction de Chazelles sur Lyon ce qui compliquait la correspondance pour les voyageurs voulant se rendre dans la Loire. Autre difficulté pour les marchandises, la largeur des voies repartant de Messimy ( en direction de Lyon) était différente, ce qui obligeait à décharger et recharger le fret.

La concurrence par le transport routier s’imposera très vite et le maintien entre 1931 et 1933 du transport de marchandises par le train après l’arrêt du transport des voyageurs, sera abandonné signant l’arrêt définitif: un travail titanesque pour seulement 19 années d’utilisation !

En 1930, le transport par autocar  se développa mais les temps avaient changé. Dès l’arrêt de la ligne ferroviaire en 1933 la société des cars racheta les voies. Les rails furent démontés et partirent à la ferraille, de même que le matériel roulant.

Des tronçons de voies furent rétrocédés aux riverains afin de reconstituer les parcelles divisées par le tracé du chemin de fer. Les gares furent vendues ainsi que divers ouvrages d’art dont le tunnel du Bézin.

Plus récemment le conseil général rachètera ce qu’il restait des voies à peu près praticables, à savoir, le tronçon du Grand Bachat et celui du Grand Puy à Croix Forest.

Ce sont des chemins très agréables pour les randonneurs.

On se prend à rêver… Si cette ligne avait été conservée intégralement, quel site merveilleux elle aurait été pour un petit train touristique !.

Ce fameux pont est en réalité un viaduc. Il fait partie des divers ouvrages d’art qu’a nécessité la construction de la ligne de chemin de fer qui conduisit « le tacot » de Messimy à Saint-Symphorien-sur-Coise, de 1914 à 1933.

Il se situe au point kilométrique 16, à une altitude de 657 mètres au carrefour routier sur la D34 et constitue une curiosité majeure de la ligne .

Avec une arche de 10 mètres de hauteur, il ne manque pas d’intriguer les promeneurs qui se demandent à quoi il pouvait servir.

Construit à l’emplacement d’un ancien col ouvert entre deux collines, son édification a considérablement modifié le paysage, cassant la luminosité et semblant même modifier le climat du fait de son exposition Nord-Ouest .

Très solide dans sa conception et sa réalisation, cet ouvrage a été rendu accessible aux randonneurs en contournant le lieu dit « le Grand-Puits » et nombreux sont ceux qui peuvent admirer le paysage, accoudés à la rambarde du Pont de Croix Forest.   

Pour plus d’informations, intéressons-nous aux autres « ouvrages d’art » en lien avec cette ligne de chemin de fer, encore présents sur le territoire de Rontalon.

Venant de Thurins par la gare de la Burlière encore existante à 413 mètres d’altitude, la ligne se déployait en direction de Saint Martin-en-Haut pour atteindre son point culminant à 740 mètres par des rampes atteignant parfois 40% !

Après le bois du « Grand Bachat » la voie franchissait le tunnel du Bézin.

Ce tunnel, d’une longueur de 120 mètres est toujours existantIl avait été acheté dans les années 60 pour devenir une champignonnière, ce projet n’a jamais abouti. L’acquéreur  eut « la géniale idée » de faire miner les deux entrées  pour récupérer les pierres de taille de très belle facture et les faire acheminer au bourg dans le but de les vendre… sans succès !! Depuis quelques années le tunnel et le restant de la voie le desservant  ont été rachetés par un riverain mais le danger que présentent les chutes de pierres a rendu le tunnel inaccessible.

La voie continue en direction de « la gare ». Elle emprunte un petit pont très bien conservé pour enjamber le « chemin des sources » mais les acacias plantés sur le remblais dans le but de le consolider ont tendance à dégrader l’ouvrage. La gare a été vendue et le bâtiment considérablement modifié.

Autre ouvrage disparu, mais encore visible il y a 50 ans, le petit pont de la Brosse qui permettait à la voie en tranchée ouverte de croiser le chemin des Grandes Bruyères. La voie a été comblée par le dépôt des ordures ménagères du village et le pont a été enfoui.